mardi 19 octobre 2010

Pendant ma "pause" à Christchurch

Voilà voilà, ça fait bien longtemps que j'ai pas vraiment raconté mes aventures. J'étais en pleine réflexion sur ce que j'allais faire ici, ce que j'ai fait ici et ce que je pourrais faire ailleurs.

Depuis que je suis partie d'Auckland je suis devenue une voyageuse ici. Plus d'attache autour, plus d'amis, plus que moi. Bien sur le chemin est semé de bonnes rencontres mais que du temporaire. C'est vraiment different. Pas le temps de s'attacher, pas le temps de se livrer, pas le temps d'etre vraiment soi. Juste le temps de partager une bonne soirée, au mieux un bon week end à découvrir de paysages grandioses, mais finalement cette compagnie ou pas de compagnie du tout c'est un peu pareil. On se sent vraiment enfin JE me sens vraiment seule.

J'ai malgré tout une liste de nouveaux amis sur fb qui n'en finit pas et vraiment des gens tous plus sympathiques les uns que les autres, en grande partie rencontrés par le couch surfing. La plupart voyageurs aussi et traversant le meme genre de solitudes. Mais on est pas tous égaux devant la solitude. Moi ça me va pas bien au teint :D

Et puis quand on a quelqu'un qui nous attend à la maison, quelqu'un qui compte vraiment, finalement y a beaucoup de choses qui n'ont pas la meme saveur toute seule.

Donc après mure réflexion: je rentre! Je suis quand meme un peu déçue de pas avoir tenu 1 an mais je vais pas me torturer et m'imposer des solitudes inutiles (comme dit tata). Je serais quand meme restée en Nouvelle Zélande 6 mois. J'aurais vécu, travaillé et voyagé. J'aurais appris sur moi et sur les autres. Je suis déjà fière de moi. C'était pas un petit voyage et c'était pas une décision facile à prendre que de rentrer (ni de partir d'ailleurs). C'est loin d'être une solution de facilité. Mais c'est celle qui me rend le plus heureuse aujourdhui. Je sais que je prends la bonne décision. Et au meme titre que mon départ de la France était ce que j'avais de mieux à faire à ce moment là, mon retour c'est pareil. Je commence enfin à penser à moi, un peu égoistement peut etre, mais j'assume :)

J'ai annoncé ça ici, ça n'a pas été facile. Je laisse Angela, Sophie et Nico. Je suis bien contente qu'ils aient compris meme si ça n'a pas été évident pour tous, mais le message de ma petite Sophie qui me dit qu'elle est contente que je sois contente m'a beaucoup touché. Elle est grande finalement ma petite Sophie. Et je sais que je la reverrais en France, pour peut etre d'autres aventures de folie :) Parce qu'entre nous des fois y a pas besoin d'etre au bout du monde pour faire des trucs de folie je pense.

Sinon j'ai aussi très peur de rentrer. A vu d'information la vie n'a pas l'air de s'arranger en France, alors meme si j'essaye de suivre l'actualité tout est quand meme pas mal déformé par les medias. J'ai peur de rapidement retrouver ce coté "on nous prend vraiment pour des cons" qui me tracassait tant. Et en meme temps en ayant vu la vie ici et rencontré des gens de partout je me rends compte qu'on est pas les seuls à etre pris pour des cons. Juste les autres ils s'en fichent. Ici le Mcdo est ouvert 24/24 et ça me revolte, comme les grandes surfaces ouvertes de 8h à 22h 7j/7 et les petites épiceries 24/24 aussi. Et paradoxalement toutes les boutiques de style H&M qui sont en plein Auckland sur la rue principale (les Champs Elysées de NZ en fait) les magasins ferment à 18h je crois en semaine et 17h le samedi et dimanche. Moi je sais que je voudrais pas travailler dans un Mcdo a 4h du mat' et je sais pas si y a vraiment des gens qui VEULENT le faire. A mon avis ils ont pas vraiment le choix...

Finalement je suis bien contente que les français soient des raleurs. Mais je me demande si ça empeche pas un peu au bonheur... D'etre trop lucides sur certaines situations je me demande si c'est pas plus dur de vivre avec. C'est un peu ça qui me faire peur en rentrant. De me rendre compte à nouveau comme il y a des inégalités et des injustices et que ça me fasse vraiment mal au coeur. Ici, au bout du monde, là ou les gens n'en ont "rien à faire des autres", c'est pas le train train quotidien. Bref, j'espère que je serais concernée mais que ça ne rentrera pas dans moi, dans ma vie, dans mon foyer, que je ferais plus éponge à la misère partout. J'en sais rien encore, ici, toute seule (ça fragilise l'isolement), je fais encore éponge mais pas completement, j'arrive aussi maintenant à dire "oui je comprends bien, mais ça va pas m'affecter plus que ça" Parce que juste on peut pas se laisser affecter par tout.

Voilà j'écris tout ça pour m'en souvenir en rentrant parce que certainement après quelques mois de vie à la française j'aurais oublié pas mal de ce que j'ai appris ici. Et puis si vous voulez m'apprendre encore n'hésitez pas à me commenter! ;)

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